Marianne, 27 annees: “Tinder decoit chaque jour mais on y retourne i  chaque fois”

Marianne, 27 annees: “Tinder decoit chaque jour mais on y retourne i  chaque fois”

Pendant des annees, une telle architecte a ete une fervente adepte des sites de rencontre. Lorsqu’elle decouvre Tinder, le penchant pour la drague sur Internet se transforme en authentique dependance. Rencontre avec une accro qui tente de decrocher.

“Rapidement, j’ai passe mes journees sur Tinder. C’etait grisant. Dans le repertoire, j’avais une dizaine de numeros de types, enregistres a leurs prenoms + T.”

Je me souviens m’etre inscrite pour la toute premiere fois dans Meetic en 2008, a tout juste 20 annees. J’ai du parler 2 fois avec votre homme qui s’est avere avoir le double de mon age. Tres de suite, j’ai donc essaye Adopte un mec.

Dans la demarche, il y avait une part de desoeuvrement mais surtout de nombreuses curiosite et une envie de me faire draguer, de me sentir valorisee. C’etait distrayant mais purement virtuel. Je n’ai jamais saute le aucun la rencontre. Cette periode legere semble s’i?tre achevee lorsque j’ai eu Pierre* chez des amis, avec qui j’ai vecu une jolie histoire d’amour jusqu’en 2014.

Une reperee grisante

Apres la rupture, je me suis presque immediatement inscrite concernant Tinder. J’avais envie de passer tres de suite a autre chose, de sentir que je pouvais bien plaire. J’ai tres vite accroche. Tout etait enfantin, immediat. Apres certains semaines de chat, j’ai accepte de prendre votre verre avec Adrien. Plutot drole et spirituel via l’application, il s’est revele en realite assez en gali?re a l’aise. Apres une verre, il a disparu sans aucune explication. Cette deception a ete de courte duree.

Rapidement, j’ai passe les journees sur Tinder. C’etait grisant. Dans le repertoire, j’avais une dizaine de numeros de types, enregistres a leurs prenoms + T. l’integralite des heures, je recevais au moins un texto de l’un d’entre eux. Je ne me sentais jamais seule, jamais en position d’echec. Je les voyais au gre de mes envies ainsi que mes disponibilites. J’ai couche avec Quelques, gui?re avec d’autres , sans jamais culpabiliser.

“J’ai achete un calendrier special Tinder”

J’avais elabore des criteres de selection que je pensais efficaces. Je bannissais les formules toutes faites et impersonnelles, nos “coucou, ca va?” et les “tu e tre charmante”. J’etais devenue imbattable pour reperer les failles de mes pretendants. On voit Prenons un exemple eu Aymeric, votre type condescendant, qui n’assumait tellement pas de s’etre inscrit via Tinder qu’il en etait devenu odieux. Cela m’a propose diverses fois des rendez-vous qu’il annulait au dernier moment sans explication.

On voit aussi eu Antoine. Lui cherchait a bien tarifs a se caser. Inquiet d’observer ses amis se marier, il a fait subir 1 interrogatoire en regle histoire de “ne pas perdre des heures”. Pourtant, ces techniques elaborees ne me donnaient qu’une satisfaction relative. Sur Tinder, on a une vision tres superficielle de l’autre. Il n’y a aucune place Afin de les reliefs une personnalite. Il faut trier, eliminer, selectionner drastiquement. On passe des heures a se dire “il ne faut surtout gui?re que je rate le bon”.

Pour remedier a votre probleme, j’en etais venue a m’acheter votre calendrier special Tinder, pour caler les rendez-vous, savoir a qui repondre, a qui il devenait urgent de parler. C’etait une veritable phase d’industrialisation. J’y passais bien trois heures par jour: une heure de tri parmi les differents profils, une heure de conversation avec quelques types en meme temps et une heure de conversation suivie avec le plus opportun.

“Avec moyen, je suis devenue cynique”

En accumulant les ” matchs”, je cherchais uniquement a plaire en me moquant totalement de ce que l’autre aurait pu m’apporter. Je triais dans des criteres preconcus et adaptes au virtuel mais qui ne refletaient pas forcement de sens dans la vraie vie. On peut etre drole, ouvert, intelligent concernant Tinder et franchement ennuyeux en realite. L’inverse est egalement bon.

J’ai complicite dans Internet ne veut jamais penser que i§a va vraiment marcher un coup en tete a tronche. L’alchimie, ca ne s’explique gui?re. Cela ne faut gui?re oublier que derriere l’ecran du portable Il existe une chair et un coeur qui bat. On reste face a une vraie personne qui elle aussi a des attentes, des exigences et. des nevroses qui vont reprendre le dessus. Cela n’y a rien de reconfortant, de doux ou d’empathique la-dedans.

Avec moyen, j’habite devenue completement cynique. Deux fois, on m’a propose d’aller simplement me promener apres un verre. J’ai repousse sans etats d’ame ces propositions trop mievres me concernant. J’avais besoin de sensations grandes, de sortir jusqu’a cinq heures du matin.

Un veritable “supermarche d’la drague”

Le rythme auquel je m’astreignais est epuisant. Je realise que j’aurais pu accoster quelqu’un autrement mais j’avais, a l’epoque, besoin de segmenter, de tout controler. Avant, j’avais tendance a bien melanger, ma vie sentimentale, faire mes amis, mon travail. Avec Tinder, mes ri?ves etait plus saine. J’avais forcement un rendez-vous prevu. Malgre le cote ” supermarche d’une drague”, diverses personnes semblaient vraiment valoir le coup. Au moment oi? j’acceptais d’observer quelqu’un, c’est que celui-ci correspondait deja a un grand nombre de les criteres. Je surinvestissais donc chaque retrouve.

Veritable palliatif, l’application a fini par agir sur moi comme une drogue puissante. Faire un tour dessus permet immediatement de se sentir bien. C’est comme un shoot de confiance en soi. sugarbook arnaque Pourtant, via le long terme, cela fera des difficultes. On doit i  chaque fois y passer plus de temps, augmenter nos doses. Tinder decoit chaque jour mais on y retourne forcement. On reste dans une ambivalence absolue : on cherche l’amour tout en enchainant les relations sans lendemain.

“J’ai deprime s’installait un tantinet plus a chaque echec”

J’ai alors commence a me poser des questions, sur mes rencontres de la part mais surtout dans moi. “Pourquoi me fatiguer pendant des heures a ecrire a des inconnus? Pourquoi me cantonner a Tinder? Par peur?”. Le desoeuvrement et la deprime s’installaient quelque peu plus a chaque echec. Je desesperais en pensant qu’il allait falloir BIEN recommencer: discuter, etre drole, s’ajouter dans Facebook puis sur Whatsapp.

A chaque fois, j’avais l’impression de jouer a l’Euromillion avec l’espoir de gagner mais evidement le bon numero ne sortait pas. En meme moment, je n’aurais meme nullement su dire ce que je cherchais reellement. Je n’en avais aucune idee. J’aurais evoque des aventures. Un entre-deux, entre vraie relation, flirt sans consequence et histoires d’un soir. Plus je faisais des efforts et plus tout etait monotone et sans saveur.