« On lui aurait beaucoup propose une mobilite, mais comme cette dernii?re a des enfants en bas age, on s’est dit que ce n’etait moyennement l’instant pour elle », « C’est une prestation ardu, est-ce que c’est un cadeau a lui faire ? », « on va pouvoir forcement lui proposer le poste, mais comme celle-ci manque de confiance en elle, il y a de grandes chances pour qu’elle refuse », « Cela n’y a que des mecs dans cette equipe, et decouvert le profil des gars, elle risque d’en baver. Epargnons-lui ca »…
Que d’intentions bienveillantes et tresors de prevenance!… Qui president quelquefois a la decision de ne pas promouvoir une femme. Pretextes faciles a d’autres motifs moins avouables comme la presomption sexiste qu’une femme n’a jamais vraiment les epaules aussi larges et le c?ur si bien accroche qu’un homme ? Ou reel souci de promouvoir la carriere des femmes dans de bonnes conditions, en un evitant en particulier l’effet “falaise de verre” ?
L’optimisme veut que l’on mise concernant la deuxieme option. Mais De quelle fai§on expliquer que la preoccupation croissante de l’articulation des temps de vie, d’la qualite de vie au travail ainsi que l’equilibre psychologique des collaboratrices et collaborateurs, portee en grande partie par l’action en faveur de l’egalite professionnelle, aboutisse dans les faits a durcir le plafond de verre ? Pour ne point penser a coder de nouvelles formes, plus insaisissables, de discrimination ? En comprenant votre qu’il y a de parfaitement sexiste dans votre que je nomme “l’effet princesse au petit pois”.
Souvenez-vous du conte d’Andersen. Un prince cherche une “vraie princesse” (sic) a epouser.
Comme y n’y a pas Tinder, il galere. Au final, via une nuit d’orage, une jeune fille qui se evoque princesse toque a la porte du Royaume. Trempee jusqu’aux os, elle n’a guere la mine du rang qu’elle annonce. Alors, la Reine va verifier ce qu’il en est en placant un petit pois sous l’empilement de vingt matelas et autant d’edredons douillets qu’elle lui fait preparer Afin de la nuit. Au reveil, la petit fille est couverte de bleus! Car elle a la peau si sensible et delicate qu’un petit pois l’abime. Ca, c’est une “vraie princesse”! Admettons que ce soit votre atout concernant se marier (admettons…), mais ca doit quand meme rendre le quotidien sacrement compliquee de ne i?tre capable de toucher a rien, meme de loin, sans finir couverte de gnons.
Sous l’apparente bienveillante precaution qui nourrit les inquietudes pour le bien-etre et l’equilibre d’la femme a qui on voudrait (mais finalement gui?re) confier des responsabilites, on voit enfouie votre vision d’une feminine sensibilite qui caracterise la « vraie femme ». Le traitement de ce stereotype est concernant le moins ambigu aujourd’hui, car cette delicatesse presumee des femmes est aussi presentee tel 1 atout, a l’heure ou l’on idealise 1 management bien fera de « soft skills » , d’empathie, de bienveillance, d’ecoute, de subtilite relationnelle… La « pure cherie » va si bien au teint en « bonne gouvernance ».
Sauf que la « vraie femme » a beaucoup des difficultes a grimper les echelons Afin de avoir acci?s a la gouvernance belle ou mauvaise, Di?s Que a J’ai materialite des freins qui ralentissent une carriere (inegale repartition des taches domestiques et des responsabilites familiales – charge mentale comprise ), discriminations caracterisees au projet, defaut de mixite des filieres et secteurs les ecartant des plus porteurs) s’ajoutent des mythes qui la disqualifient (au moment ou elle pourrait etre promue a des fonctions tres exigeantes) en meme temps libre qu’ils l’obligent (a rester une « vraie femme », dont la plus-value se situe precisement du cote en feminite stereotypee).
Mais la « vraie femme » n’existe pas ailleurs que dans les histoires pour s’endormir le soir. Les femmes en bon ne semblent gui?re conformes, jamais, a l’ideal d’une feminite tel que des fabulistes l’ont imagine. Les femmes en vrai sont delicates et sensibles tel le sont les hommes, elles paraissent aussi rugueuses quelquefois, elles ont des tripes (c’est la et gui?re plus bas qu’il va falloir situer metaphoriquement le courage), elles paraissent capables de surmonter les difficultes… Et puis, elles sont douees d’intelligence et de parole. Aussi, avant de penser a l’espace d’une copine que « votre n’est nullement l’instant i sa place » ou que « votre n’est gui?re lui faire un cadeau » de lui confier le boulot, le plus pertinent c’est de lui poser le sujet. Elle pesera le pour et le contre, elle consultera qui elle voudra pour recevoir de l’aide, elle fera ses arbitrages, elle jugera en son ame et conscience de votre dont cette dernii?re se sent capable. Elle repondra oui ou non. Si c’est oui, elle negociera nos conditions.
Cessons de prendre les femmes Afin de des princesses au petit pois. Parce que le plus souvent, quand il y a hesitation a leur confier des responsabilites au regard des difficultes que celles-ci impliquent, votre n’est pas de un cuir qui serait insuffisamment epais que vient le probleme. C’est d’une organisation sociale et d’entreprise qui fantasme encore la capacite a prendre des responsabilites comme 1 attribut des « vrais hommes ». Lesquels n’existent pas plus que nos « vraies jeunes femmes » et n’ont aucune raisons de mieux supporter des bleus qu’on s’fait au bricolage.
Car le probleme, ce n’est pas de tomber sur qui va mieux encaisser les coups. C’est de faire en sorte que la totalite des coups ne soient gui?re permis. En boutique tel en politique, partout ou depuis des responsabilites a prendre, du i?tre capable de a conquerir et exercer. Ce sont les murs et ceux qui les gardent avec une foi conservatrice qui sont durs ; pas les corps s’y heurtant qui manquent de carapace. Un simple petit pois, qu’on peut beaucoup balayer d’une pichenette pour i?tre capable de enfin entrer dans le vif du sujet de l’inclusion, ne saurait faire diversion a l’ampleur de votre enjeu-la.